Les écrevisses de Louisiane colonisent la Brière - Saint-Nazairesource : http://www.ouest-france.fr/of-photos/2009/02/16/sn50_766997_3_px_470_.jpgLe marais briéron est menacé depuis plus de 20 ans par la proliférationde ce crustacé importé. Une espèce dite invasive.
Dégradation de plantes et d'herbiers aquatiques, disparition de certains insectes et d'amphibiens comme la grenouille verte... Jean-Claude Lefeuvre, président de l'Institut français de la biodiversité qualifie le phénomène de « catastrophe naturelle menaçant l'équilibre et la diversité biologique ».
Depuis les années 80 à 90, le crustacé sévit dans les marais. Gérard Leray, président de la commission gestion et protection du milieu naturel, explique l'origine du problème : « Par manque d'information, certains éleveurs privés les ont importées pour leur qualité gustative. » Mais, dès 1983, face aux menaces qu'elles représentaient, l'importation, le transport et la commercialisation de l'espèce à l'état vivant ont été interdits en France.
L'écrevisse de Louisiane a une facilité d'adaptation déconcertante. En plus d'être omnivore et particulièrement féconde, elle s'acclimate à tout type de plans d'eau et peut changer son mode de vie au fil des saisons. L'été, le marais s'asséchant, l'écrevisse creuse des galeries de près de deux mètres de profondeur. À la remontée des eaux à l'automne, elles sortent et colonisent alors l'ensemble de la Brière.
Profitant de la Journée mondiale des zones humides, le parc naturel régional de Brière a organisé à Saint-André-des-Eaux une série de tables rondes pour tenter de trouver tant bien que mal des solutions. Jean-Claude Lefeuvre s'indigne : « Niveau législatif, c'est un flou artistique. Il n'existe pas de veille nationale ».
La directive européenne Cadre sur l'eau, impose aux états membres de « reconquérir le bon état écologique des masses d'eau d'ici à 2015 ». Mais, en France, les moyens pour y parvenir restent vagues et ne prennent pas en considération les écrevisses invasives.
« Il serait illusoire de dire que nous allons éradiquer l'espèce. Il faudrait déjà réussir à gérer la propagation », relève Gérard Leray. Plusieurs expérimentations ont été menées au large de la Brière depuis 1996. Les pistes proposées : la pêche ou encore la stérilisation des écrevisses mâles.
Mais, faute de moyens et de mesures efficaces, l'espèce continuera sa progression et la Brière, zone humide, continuera de se dégrader.