Les plantes carnivores,
Fascinantes et mystérieuses elles ont développé une stratégie unique dans le monde végétal. Cette stratégie permet de capturer des animaux ou plus précisément des insectes et de s’en nourrir. Dérogeant ainsi à la règle qui veut que ce soit les animaux qui se nourrissent de plante. Un monde étrange et pénétrant à découvrir …
Elles poussent sur les sols acides et pauvres en azote minéral. Les insectes constituent alors une source appréciable d’azote organique directement réutilisable.
On les trouve dans les habitats les plus divers à l’exception des désert. A présent, on peut dénombrer plus de 400 espèces divisées en six familles. (Mais il y en a, comme les Cephalotus, qui constituent à elles seules une famille complète).
Les différentes familles sont classées suivant le type de piège (nous verrons plus bas les différents types). Ce sont toutes des plantes à fleurs …
Ainsi sont les plantes carnivores, minuscules à gigantesques (certaines ne mesurant que quelques millimètres tandis que d’autres mesurent de dix à vingt mètres de haut), lointaines habitantes des pays au climat tropical ou équatorial, ou proches voisines. En France par exemple, les petites tourbières hébergent de petites Drosera.
Chaque plante carnivore dispose de son propre arsenal pour capturer ses proies. Les pièges dont elle est pourvue se sont forgés au fil de l’évolution et résultent, en général, d’une modification de la feuille. On distingue deux grands groupes de plantes carnivores :
• Les passives qui se contentent d’attirer les insectes dans leurs pièges immobiles.
• Les actives, plus impressionnantes, qui ont des pièges doués de mouvements.
Il existe 5 types de pièges : - l’urne – la feuille à charnières – les poils glanduleux – l’outre à succion – la nasse.
1. L’urne : Les pièges sont en formes de tubes ... ( ascidies) Ex : Nepenthes
Les insectes sont attirés par les glandes nectarifières. La paroi interne du piège est visqueuse et / ou garnies de poils dirigés vers le vas, ce qui empêche toute remontée. Les insectes (parfois oiseaux / grenouilles) se noient dans le liquide de digestion contenu dans le fond du piège.
En général, les pièges sont munis d'un petit "capuchon" empêchant l'eau de pluie de s'infiltrer dans le piège et donc de le faire déborder. Mais cet opercule ne se referme en aucun cas sur la proie !
> Nepenthes alata
2. La feuille à charnières ou piège à loup. Ex : Dionae
=> piège actif
Les pièges sont facilement reconnaissables grâce à leur forme de mâchoires munies de dents qui se referment pour empêcher la fuite de la proie. A la surface des deux lobes formant le piège se trouvent trois poils sensibles (déclencheurs) disposés en triangle. La proie va donc entrer en contact d'un puis d'un autre et le piège va se refermer.
> Dionaea muscipula
3. Les poils glanduleux. Ex : Pingulata ou Drosera
Les feuilles sont recouvertes de gouttelettes adhésives, ce qui fait que la proie va être engluée ... Pour ensuite être digérée.
En général, la capture est passive ... Sauf pour les Drosera et Pinguicula.
> Drosera capensis
4. Outre à succion ou piège à aspiration. Ex : Utriculaire
Les Utriculaires sont des plantes carnivores aquatiques terrestres, semi-terrestres ou encore, épiphytes.
Les pièges ressemblent à de petites poches ou outres. Certaines ramifications des feuilles portent des petits utricules (poches) transparents et comprimés.
A l avant de ces utricules se trouvent un orifice operculé entourés de poils dont certain ont pour fonction de guider la proie vers l'ouverture.
D'autres ont des poils sensibles qui déclenchent le piège. Lors du passage d'une proie à proximité, l'opercule s'ouvre et se gonfle d'eau et forme donc une aspiration ... (moins de 1/500ieme de seconde)
Ce sont sans doute les pièges les plus sophistiqués des plantes carnivores
> Utricularia sandersonii
5. La nasse.
Les Genlisea ont des pièges singuliers. Ceux ci sont des feuilles souterraines transformées qui plongent dans le substrat (marais, boue liquide, eau peu profonde). Ces pièges ont la forme d'une petite fourche : Deux bras spiralés creux qui se réunissent en un seul point, le prolongement est une sorte de tube menant à un bulbe qui fait "orifice" de la chambre de digestion.